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Le mystère Tintin
Construits semaine après semaine,sans l'ombre d'un plan ou d'un scénario préalable,Les cigares du pharaon représentent la quintessence du récit feuilletonesque.On y retrouve de nombreux thèmes clés du roman populaire:mystérieuse malédiction,redoutable société secrète,indémasquable génie du mal,sans oublier le poison qui rend fou et les trafics de toutes sortes.
Tout cet attirail mythologique est manié par Hergé avec infiniment de légèreté,beaucoup d'humour et une visible jubilation.L'auteur vient de découvrir les possibilités du romanesque et ne cesse de s'en amuser,lançant d'innombrables pistes sans vraiment se préoccuper de la façon dont il retombera sur ses pieds.
D'autre part,pour faire participer son public à l'élaboration de l'histoire qui se développe semaine après semaine,Hergé a la prodigieuse idée de jouer avec les lecteurs.
Chaque semaine dans le petit vingtième,une rubrique intitulée le Mystère Tintin pose quelques questions et présente les solutions les plus ingénieuses que les lecteurs ont proposées.Cette rubrique,qui se prolongera jusqu'au Sceptre d'ottokar,connaîtra un succès considérable et contribuera largement à l'extension de la mythologie tintinesque. 

Avant

Après

La pyramide et les trafiquants
Le point de départ de l'histoire qui s'intitulait alors Tintin en Orient avait été fourni à l'auteur par les journaux à sensation de l'époque.L'affaire de la malédiction de Toutânkhamon venait de défrayer la chronique et se trouvait au centre d'interminables discussions.Ce thème de la malédiction fascina d'ailleurs à tel point Hergé qu'il devait y revenir bien des années plus tard pour en faire le centre des 7 boules de cristal.
Ici pourtant,l'égyptologie ne sert que de toile de fond puisque c'est à des fins extrêmement concrètes,celles d'un trafic de drogue,que le tombeau de Kih-Oskh se révèle finalement avoir été utilisé.
Les trafics de toutes sortes sont d'ailleurs au centre des cigares du pharaon.A la drogue s'ajoutent bientôt les armes que commercialisaient clandestinement des aventuriers sans scrupules, le plus célèbre d'entre eux étant sans doute le Français Henry de Monfreid qui venait de publier,avec un grand succès  un récit autobiographique intitulé Les secrets de la mer rouge.
Hergé dresse de lui un portrait à peine transposé:c'est lui le capitaine du bateau qui recueille Tintin au moment ou il allait boire la grande tasse.Comme quoi même les trafiquants ont parfois leurs côtés sympathiques!
D'autres personnages,promis à un plus grand avenir dans la série, font également leur apparition dans les cigares du pharaon.Il s'agit bien sûr du sieur Rastapopoulos, le forban à la couverture si honorable, de l'inénarrable Oliviera da Figueira et surtout des détectives Dupond et Dupont qui, dans la version noir et blanc de l'album,se font encore appeler X 33 et X 33

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